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Le viol médical, un lourd tabou

Le viol souffre de nombreux clichés qui empêchent sa juste reconnaissance auprès des autorités. Les victimes de viol se retrouvent démunies et il est souvent impossible pour elles de condamner leurs agresseurs voire simplement de trouver une écoute bienveillante.


Tu connais ton violeur

Le plus souvent, les victimes connaissaient le violeur avant le viol. Il s’agit dans la majorité des cas du père, du frère, du conjoint, du petit ami ou du meilleur ami. Oui, je genre les noms au masculin. Il me semble que c’est important : dans 90% des cas les victimes sont des femmes et les violeurs des hommes.

Si les hommes embusqués dans une ruelle sombre avec de grands manteaux prêts à violer existent, ils ne sont pas une majorité. Le plus souvent, le violeur on le connaît très bien. Mais comment envisager être violé.e par son médecin ?

L’autorité du médecin

Le ou la médicienne a un ethos fort : sa blouse blanche et son statut lui donne une autorité sur lae patient.e. Iel est lae garant.e du savoir, de ce qu’il faut faire. Iel est là pour guérir, pour soigner, non pour faire du mal et traumatiser.

Pourtant, toute pénétration médicale non consentie est un viol, même si c’est “pour notre bien”. Les gynécologues et sages-femmes négligent souvent ce point en oubliant de demander le consentement à leurs patient.es. En refusant un frottis facultatif, on m’a rétorqué que ce n’était pas douloureux. Il n’était pas question de douleur, mais de consentement.

L’information est capitale

Bien sûr, pour pouvoir prendre une décision éclairée et librement, la ou le patient doit disposer de tous les éléments nécessaires à son bon jugement. Son refus doit également être totalement accepté par la ou le praticien.

On ne peut pas désexualiser un sexe. Ce n’est pas possible. Les kinésithérapeutes pratiquent leurs exercices entre eux. Si un vagin était considéré de la même façon qu’une jambe, les gynécos feraient des prélèvements vaginaux entre elles (et eux) pendant leurs études de médecine.

Aujourd’hui, si les étudiants ne se font pas des frottis mutuels, certains professeurs ne se gênent pas pour faire des démos sur des patientes endormies.

Comprendre que c’était un viol

Les médecins, les sages-femmes, les gynécos sont bien protégés derrière leurs statuts. On s’imagine souvent que les professionel.les de santé ne peuvent commettre des viols car leurs actes sont purement médicaux et non sexuels.

Il est donc l’occasion de rappeler que :

Le viol n’a rien à voir avec la sexualité, la sensualité ou le désir. Le viol est l’expression d’une violence, d’une domination. Violer quelqu’un, c’est lui montre l’ascenscion que l’on a sur lui.

Il est très compliqué de mettre sur des mots sur des actes traumatisants surtout quand le cadre est aussi inhabituel. Comment expliquer que l’on a été violé-e par une blouse blanche ? Comment être pris-e au sérieux ?

En discutant avec des victimes, certaines m’ont raconté leur parcours pour porter plainte contre leurs violeurs / violeuses. Un parcours qui ne tient pas compte du trauma que porte la victime.

L’une d’entre elles a du se rendre à un conseil de médecins durant lequel elle a été confrontée à son violeur qui niait en bloc et l’accusait de mentir. Le corps médical est solidaire, les médecins se protègent entre eux et le SYNGOF est loin d’être l’ami des femmes.

Le non respect du consentement met en danger les femmes

Ce n’est un secret pour personne : on ne sort jamais indemne d’un viol. Chaque victime est marquée au fer rouge d’une brûlure qui mettra de longs mois, de longues années à s’apaiser.

En plus de briser la santé psychique des patient-es, le viol (et le non respect du consentement dans sa globalité) est l’une des raisons qui poussent les femmes à arrêter leur suivi gynécologique.

Certain-es encourent donc des risques de dépistage tardif, de maladies ou infections non diagnostiquées en plus du traumatisme qu’elles / ils doivent endurer au quotidien.

Les choses évoluent

Pour avoir discuté avec des étudiantes sages-femmes, les programmes changent et sont de plus en plus à cheval avec les notions de consentement. Même si c’est encore (très) loin d’être parfait, ça va dans le bon sens.

Pour trouver un-e gynéco / SF safe et féministe, tu peux consulter cette liste ! Les sages-femmes sont tout à fait à même de faire des suivis gynécologiques, des prescriptions de pilules et des poses de stérilet. Je le précise, car certaines personnes m’ont demandé si les SF ne faisaient que des suivis de grossesse.

Le frottis, ce n’est pas avant 25 ans, à moins que tu en fasses la demande explicite. Tu as toujours le droit de dire NON. Toujours, toujours, toujours. Peu importe la raison.

Si tu ne sens pas lae praticien-ne, si tu préfères faire un examen la fois suivante, que c’est la première fois que tu prends rendez-vous etc.

Toutes les raisons sont bonnes. C’est toi qui décides avec les éléments mis à ta disposition. En aucun cas un médecin n’a le droit de te faire un toucher vaginal alors qu’un frottis seul était prévu : c’est un abus de confiance et un viol.

Je rappelle que tu n’as ABSOLUMENT PAS besoin d’être complètement nue peu importe l’examen. Un médecin n’a pas à l’exiger.

Des projets pour faciliter le suivi gynéco des femmes sont mis en oeuvre, comme les culottes gynécologiques qui permettent de ne pas montrer toute sa zone intime ou l’auto dépistage du cancer du col de l’utérus.


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