Quelques mois plus tard et un bébé

Je vous ai quitté.es pendant une sacrée période ! J’aimerais vous dire que je reviens en pleine forme, déterminée à écrire régulièrement, mais avec un nouveau né, je crois qu’aucune mère ne se sent en pleine forme.

Gérer la frustration, lâcher prise, me remettre en question. Voici ce qui m’occupe spirituellement en ce moment. Oui, je dis spirituellement, parce que concrètement, je passe mon temps à bercer ma fille, la changer, lui parler, vérifier qu’elle respire toujours quand elle dort…

Mon espace temps est complètement modifié. Comme si ça ne suffisait pas, j’enchaîne les maladies depuis mon retour de la maternité. J’ai contracté trois mastites en un mois et une gastro. Autant vous dire que je n’ai pas beaucoup vadrouillé en poussette. Par contre, j’ai pu apprendre à manger dans mon lit sans en mettre partout…

Gérer la frustration en tant que maman

Pas facile de se retrouver coincée dans son lit alors qu’il fait un temps magnifique et que j’aimerais bien me promener, voir mes amies et reprendre la fac.

J’ai eu une grossesse globalement très clémente : j’ai pu faire à peu près tout ce que je souhaitais jusqu’à la fin. Je m’attendais donc à un post partum à peu près similaire. Mais les astres en ont décidé autrement et me voici encore MALADE.

Mon problème est en réalité un problème commun à bon nombre de mères et de pères : je veux continuer à faire tout ce que je faisais avant même d’être enceinte et m’occuper de ma fille en plus. Je suis de nature très dynamique et c’est ce qui m’a poussée quelques jours après mon accouchement à bouger les meubles chez moi, faire des courses, manger et accueillir ma famille le soir même. Tout ça en prenant soin de mon bébé et en le portant en écharpe.

Peut-être que pour toi ça te semble dérisoire, mais c’est énorme pour une femme qui vient d’accoucher et qui se fait réveiller toutes les deux heures la nuit.

Donc, je suis tombée malade. A plusieurs reprises. Ce qui a encore plus renforcé le gouffre entre mes attentes et ce dont je suis réellement capable.

Etre à l’écoute de soi

C’est ce que je suis en train d’essayer d’apprendre. Ce qui n’est pas plus mal étant donné que je dois m’y mettre depuis des années. Prendre soin de soi dans ce contexte est d’autant plus compliqué que mes limites ont changé. Je n’ai plus la même résistance au stress, à la fatigue et à l’effort physique.

De plus, ma fille m’accapare entièrement : ce qui renforce l’oubli de soi. Je pense à elle tout le temps, hormones obligent, ensuite je range ma maison, je fais à manger … et moi, dans tout ça ?

Je fais passer beaucoup de besoins secondaires avant mes besoins primaires. Je crois que c’est une erreur.

Apprendre à lâcher prise

Le plus dur dans cette période post-partum, ce n’est pas tant d’être malade ou fatiguée, mais d’accepter que les choses ne se passent pas comme je le souhaite. J’ai deux lessives en retard, une maison en bordel et plein de cours à rattraper.

Il y a quelques jours, j’aurais fait le ménage, les lessives et je me serais stressée toute seule à cause de mon retard universitaire. Aujourd’hui, j’ai décidé de lâcher prise pour mon bien être et celui de mon enfant.

Tant pis si tout n’est pas comme je le souhaite. Ce n’est pas grave. Je fais de mon mieux. Tant pis si tout le monde ne comprend pas que je suis réellement fatiguée et que ce temps de repos m’est nécessaire, c’est leur problème. Tant pis si je ne suis pas aussi “forte” que je me pensais être. Tout est parfait ainsi.

Ma fille se porte à merveille et je suis sur la bonne voie pour aller mieux. C’est le principal et pour le reste, il ne faut pas se stresser. Tous mes projets, mon énergie et ma motivation reviendront une fois mon équilibre retrouvé.