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Un père qui se sent délaissé, c’est un père qui ne s’implique pas

Parce que j’en ai marre d’entendre les mecs ouin ouin chouiner parce qu’ils se sentent délaissés, j’ai décidé de faire un article mi vener mi pédagogue re mi vener derrière pour clarifier le binz.


Si vous avez été enceinte, que vous avez des amies enceintes, vous avez probablement entendu-es des hommes dire qu’ils se sentent délaissés depuis l’accouchement.

Un reportage exclusif sur les leviers principaux de cet état d’abandon total qu’expérimentent les jeunes pères.

Ma femme ne s’occupe plus de moi, je n’existe plus

Le bébé passe à peu près neuf mois dans un utérus douillet au contact permanent de sa maman. C’est un peu beaucoup normal qu’on ne puisse pas séparer une mère et son bébé d’un coup.

On recommande de plus en plus en maternité de pratiquer le peau à peau pour sécuriser les bébés. On découvre également les vertus du cododo et on explique de mieux en mieux les vertus de l’allaitement.

Les mamans et leurs bébés traversent donc une période saine de fusion. La mienne a duré 6 mois. Elles peuvent durer plus ou moins longtemps. Après un an seulement, je commence à envisager de faire garder mon bébé dans une halte garderie sereinement.

C’est un rythme propre à chacun-e.

Le père n’expérimente pas forcément cette période de la même façon, mais il a tout à fait son rôle à jouer.

L’ocytocine, cette hormone merveilleuse

Si tu as vu Babies, je n’ai rien à t’apprendre, mais comme beaucoup ignorent le rôle de l’ocytocine, piqûre de rappel : c’est l’hormone qui permet l’attachement entre le bébé et ses parents.

A la naissance du bébé, le premier réflexe (dans les maternités qui ont évolué) est de coller le bébé nu à sa maman torse nue. Le peau à peau favorise l’échange d’ocytocine, sécurise le bébé qui n’est pas habitué à être ailleurs que contre sa mère et permet de lier les deux êtres.

La biologie est tellement bien faite que l’ocytocine fait également baisser la libido. La maman se concentre sur son bébé et sa libido baisse pour qu’elle puisse être pleinement concentrée sur le bébé.

Eh oui, dans une logique de survie, il est important d’une part que le bébé reçoive toute l’attention dont il a besoin et que la jeune maman ne risque pas de tomber enceinte trop vite après son accouchement.

Des grossesse trop rapprochées fragilisent l’organisme. Dans nos sociétés modernes, les risques de mortalité ont bien chuté, mais dans d’autres pays et d’autres époques, les femmes encourent de grands risques en vivant des grossesse trop rapprochées.

On ne fait plus l’amour …

Et les papas dans tout ça ? Eh bien, c’est le même principe. Les pères (les hommes et n’importe quel autre être humain, osef du genre) voient leur libido baisser au contact des bébés. Leur attachement se renforce. Le lien se solidifie.

Les pères autant que les mères doivent donc baigner dans ce cocktail d’hormones pour se concentrer sur les choses REELLEMENT importantes : à savoir les besoins de la mère et du bébé.

Si ta première préoccupation après l’accouchement, c’est de ken, remets toi en question. Oui, tu veux retrouver une intimité avec ta compagne. Oui, c’est déstabilisant, vous êtes trois. Ta femme est complètement accaparée par le bébé et tu te sens à côté de la plaque.

Si tu te sens dans cet état, tu passes à côté du plus gros : après un accouchement, quand on est une femme, on doit se remettre physique et émotionnellement.

Notre corps a changé. Notre cerveau change (c’est désormais prouvé). Comme la société se fout de l’état des jeunes mères, on ne se sent même pas légitime à dire que l’on souffre et que l’on a profondément besoin des autres.

A cela s’ajoute, le dialogue incessant de l’esprit qui enchaîne les diverses obligations qui nous pompent toute notre énergie mentale : ne pas le coucher sur le ventre, pas de couverture, est-ce qu’il fait de la fièvre, il respire au moins, ah c’est l’heure de changer la couche, une tétée, la sieste maintenant, il ne veut pas être posé, je dois faire pipi, mais on dirait qu’il a un bouton, c’est bizarre, oh il rêve, c’est mignon, putain c’est le bordel, aie j’ai mal, je dois me lever et pisser, ah il se réveille, je le remets au sein, oui mais s’il est collé à moi, je vais le rendre capricieux, mais si je le pose il va pleurer, ah merde, il pleure, je comprends pas pourquoi, je le berce, je le berce, je le berce, j’ai besoin d’un relais et je dois pisser, aie, aie, j’ai mal au fond de moi, il y a trop de bazar dans ce salon, c’est stressant, en plus, il va rentrer, je n’ai pas mangé, bon je vais aux toilettes, je lui donnerai la tétée sur la cuvette.

Pas de répit.

Ton rôle premier en tant que jeune papa, c’est de te dédoubler de toutes les façons qu’il t’est possible pour alléger au maximum ta compagne et pas selon tes critères, mais les siens.

Certaines mamans sont prêtes à faire garder leurs bébés vite, d’autres non (et c’est légitime), certaines veulent arrêter d’allaiter, d’autres ont besoin qu’on les soutienne jusqu’au bout.

Les jeunes pères devraient avoir des cernes aussi gros que les jeunes mères : on devrait les voir au four, au moulin, au travail, à la vaisselle, ramener des pizzas, faire le ménage, se lever la nuit, changer les couches, écouter leurs compagnes, leur demander tout le temps de quoi elles ont besoin, leur laisser du temps pour qu’elles prennent une douche, aillent aux toilettes, fassent une promenade…

Il faut se mettre dans le crâne que nous sommes en REMISSION. Vous ne demanderiez pas du sexe à votre compagne si elle venait de subir une grosse opération, non ?

Oui, mais si ça dure longtemps ?

Jean-Mi, il faut faire un effort et te décentrer. Ton désir est important, mais purée, fais preuve d’empathie : mets toi à sa place.

UN JAMBON DE 3 KILOS VIENT DE LUI PASSER PAR LA CHATTE

(moi c’était 4 en plus alors que j’ai la morphologie d’un coton tige)

Ce n’est pas parce que l’accouchement est normal et naturel qu’il n’est pas traumatisant. Après une déchirure, beaucoup de femmes se sentent traumatisées et ont besoin de plusieurs mois avant de reprendre une vie sexuelle.

Je me sentais déchirée dans mon intimité. J’avais besoin de retrouver mes marques. Mon corps. Mon plaisir. Avant de le partager.

On doit se réapproprier son corps, on doit réapprendre à s’aimer différemment. Ca peut prendre du temps. Laissez nous gérer notre self love et occupez vous des bébés.

C’est bénéfique pour les trois parties.

OUI les femmes qui mettent des mois avant de retrouver une sexualité pénétrative ou non, sont légitimes.

OUI vous êtes normales. OUI vous avez le droit de prendre ce temps.

PERSONNE n’a le droit de vous forcer, pas même un-e professionnel-le de santé.

Pour en savoir plus sur la pression au sexe que vivent les femmes en post accouchement ; clique ici. Ou ici. Ou là !

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